Septembre 1991, au sein des "Boulogne
Boys", la discorde s'installe. La faute à chacun, ne sachant pas
employer le dialogue nécessaire face à trop de conflits rongeurs
! Pour Arnaud, Laurent, Renaud, Yvon, Michel et Didier, qui partagent les mêmes
idées, le constat est fait et l'envie de voir autre chose prend alors
le dessus. La passion est toujours là, mais le ressort est cassé.
Un soir du début du mois d'Octobre, Arnaud, Laurent et Renaud se réunissent
comme souvent chez Didier, et s'expliquent sur le malaise... De cette soirée
va jaillir une idée, tel un éclair, qui scellera en fait la première
pierre de cette histoire... "CREER UN GROUPE", cette idée commune
(confortée par Michel et Yvon), ravivait notre flamme, mais il ne fallait
pas faire n'importe quoi! L'idée principal étant de trouver un
nom bien Parisien pour notre attachement à la Capitale et un logo...
Après de nombreuses heures de recherches à puiser dans les origines
et l'histoire de Paris, la décision fût prise: ce sera "Lutece".
Premiers pas de notre ville lumière et coeur de la Capitale. Un nom qui
sonnait comme une naissance, celle de Paris bien sur, mais bien plus, un mot
magique pour nous, plein de mystères... Mais un Groupe sans logo, c'est
comme une voiture sans moteur. Les exigences tombent, et Didier surnommé
Grande' (pour ses créations) veut un aigle
Les avis sont partagés.
Quelques jours ont passé, et nous voilà de nouveau réunis
pour un énième tour de table afin de décider de notre logo.
Pas grand chose n'est proposé quand vient le tour de Grande'. L'oeil
brillant, il nous sort un de ses tours dont il a le secret. Ce passionné
d'oiseaux, surtout de rapaces, nous explique qu'une dizaine de couples de Faucons
Crécerelles (du latin "Falco Tinnunculus"), nichent à
Paris et notamment dans les corniches de Notre-Dame sur l'île de la Cité,
où se situait jadis Lutece... Son idée associant la traduction
Latine au nom ancestrale de Paris amène "LUTECE FALCO" et donne
vie alors aux Faucons de Paris. Bien sur le logo doit être pour lui un
Faucon... Quelques jours plus tard le logo et le lettrage sont choisi (cf L
comme Logo et Lettrage) et la date butoir du 26 Octobre 1991 est choisie pour
la réalisation de notre lère banderole. Le pari est fou car il
reste 15 jours pour la réaliser, et bien sur Grande' est désigné
pour y arriver. Le soir après le boulot, les week-ends, ses parents ont
droit à la transformation du salon en atelier "clandé".
La machine est là au milieu entourée de longueurs de tissus Rouges
et Bleus, un vrai foutoir! Sans compter les visites d'Arnaud, Laurent et Renaud
pour les coups de mains et les coups de fil de Michel et Yvon pour les encouragements.
La motivation est au maximum !
Pendant ce temps, l'idée est lancée et choisie de rejoindre les "Incorrigibles Gaulois" fraîchement installés en Tribune K, et de les épauler pour dynamiser ce coin bien calme. Jours après jours, ces 12 mètres de tissus ne semblent devenir qu'une formalité malgré les coups de gueule de Grande' sur la machine à coudre trop lente à son goût. Le jour J approche et les dernières coutures et formalités de tribune sont terminées. Le samedi matin du match la banderole est terminée mais sans logo, faute de temps. Le Parc découvrira plus tard son Faucon sortant du ballon... Le soir de ce 26 Octobre 1991, jour de PSG - Nîmes, les "LF" apparaissent ! Avec quelques feuilles blanches histoire de ...
La 1e bâche LUTECE posée en tribune K le 26 Octobre 1991. |
Les 1ers matchs furent pour nous une dépense énorme de temps et d'argent. Un investissement total pour beaucoup d'espoirs, de créations et pour diffuser notre passion commune. Jusqu' à la trêve, tout aura été essayé pour bouger cette tribune avec les "I.G.". Mais notre lancer de PQ (PSG-TFC) nos chants et drapeaux, les ballons illuminés par quelques torches pour PSG-om, auront du mal à faire vibrer la K, où notre présence donnait la forte impression de déranger. Même le tifo novateur pour les "déjà" trois Brésiliens "Géraldao, Ricardo et Valdo" n'aura pas réussit à réchauffer ce coin du Parc (soleil en tissu, feuilles bleus pour le ciel et palmiers, si, si, en cartons).
LES PREMIERS DEPLACEMENTS, LES PREMIERS TIFOS
Les premières villes visitées
par les pionniers du groupe sont Caen Auxerre, Le Havre
. Il y a ensuite
Monaco. Cette visite à Louis II en décembre 1991 est l'occasion
de la première sortie extérieure de la bâche LUTECE FALCO
et d'un tifo " made in LF ". C'est aussi l'occasion d'un déplacement
indép. en compagnie des IG.
Durant tout ce temps, est confectionnée une banderole "Batsman",
pour la 500ème de Joël Bats en D1. Banderole volée à
Boulogne par des "collectionneurs" donnant l'occasion à un
Grande' vexé de réaliser la "Batsman II" plus grande.
Pour la 1ère sortie à Auteuil (PSG-Lyon 2/2/92) une rangée
de torches est allumée en rouge. avec en haut la sortie de la "Batsman
II". Notre passion grandissante, et l'union de tous, nous poussaient à
la création d'un tifo 100% "LF", pour la 500e de Bats, mais
animé avec les Supras pour entamer notre collaboration. Au soir du 29/02/92,
Auteuil s'illumine avec un slogan de 50 mètres "Joël, le seul
gardien qui fait des toiles que l'on encadre", accompagné de la
banderole "Batsman II" et d'environ 500 feuilles de la même
inscription, toutes faites de nos mains . Le PSG - Caen du 21/3/92, donne lieu
à une "torcida" avec lâcher de papier sur tout le niveau
Auteuil bleu (travail préparatif de plusieurs semaines de la part d'Yvon).
LA 2E SAISON, L'EUROPE ET L'ENVOL DU
FAUCON
La saison suivante débute
pour nous avec le Tournoi de Paris. La rencontre face à Dortmund confirme
l'esprit novateur et débrouillard "LF", avec un tifo à
base de 20 boucliers avec le nom de chaque joueurs accompagnés d'une
banderole (40m) : "Une équipe de chevaliers à la conquête
de nombreuses victoires". Ce début de nouvelle saison voit aussi
l'apparition de la première carte de membre LUTECE. Notre groupe compte
alors une quinzaine de membre.
Le premier match européen est contre le PAOK Salonique ( avec sa horde
de têtes de oufs, prêts à user de leurs santiags).Puis, c'est
le premier déplacement européen à Naples
.Au match
retour un nouveau tifo est organisé au parc pour la réceptions
de Naples. Des ballons blancs et des bandes rouges et bleues en Auteuil bleue
et des ballons de toutes les couleurs en jaune, avec une banderole " vous
allez en voir de toutes les couleurs ". Le rendu est correct. Puis, c'est
la réception d'Anderlecht et le fameux tifo " Paris ville lumière
" avec des cierges magiques dans toute la tribune.
Le parcours européen
se poursuit et c'est deux nouveaux déplacements mythiques en perspective.
Madrid d'abord où nous sommes accueillis et fouillés sur le tarmac
de l'aéroport par des flics cagoulés et omnubilés par la
drogue. C'est la découverte de Santiago Bernabeu, stade pas si impressionnant
que ça mais avec des tribunes tellement en pente qu'on s'y nique les
genoux toutes les 5 secondes. Puis c'est le fameux déplacement à
Turin avec 5 ou 6 avions. Entre l'aéroport et le stade, 22 cars se suivent.
Les carabiniers merdent à l'arrivée au stadio delle alpi avec
pour résultat une confrontation directe entre turinois et parisiens.
Défaite 2 -1. Le match retour sera une grande déception avec l'élimination
de la coupe d'Europe et un tifo un peu raté.
Au cours de ces deux premières années, deux Echarpes, un Tee-shirt,
un Pin's, un Patch, 7 "Cervoise", des montages et de nombreuses photos,
sortent pour attester de la bonne marche du Groupe. L'équilibre financier
reste précaire, mais là encore, l'esprit "LF" est le
plus fort. Le pari semble gagné, car le Groupe trouve sa stabilité
et devient dépositaire d'une ambiance et tifos reconnus dans le monde
Ultra'. Néanmoins malgré quelques déplacements, les "LF"
ont du mal à se déplacer.
En mai 1993, c'est le fameux déplacement à Marseille
Dans
le stade, ça part littéralement en vrille. Heureusement qu'il
y a le filet parce que sinon personne ne serait là pour en parler. (à
cette époque la tribune visiteurs est située sous le virage Nord).
Des bouteilles de pisse, des boulons des blocs de glace énormes
.
Ce déplacement à Marseille suivi des événements
de PSG-CAEN renforcent l'image négative à l'encontre de Boulogne
et de nombreuses mesures sont prises pour tuer le Kop (et aussi pour tenter
de tuer le mouvement supporter avec la loi Alliot-Marie). Cela va contribuer
à la popularité croissante de notre tribune. Mais ce sont les
SUPRAS qui vont monter en puissance, les LUTECE restant toujours un groupe créatif
mais assez fermé